- hurleur
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• 1606; de hurler♦ Qui hurle, pousse des hurlements. ⇒ braillard. — Zool. Singe hurleur, ou n. m. un hurleur. ⇒ alouate. ⊗ CONTR. Silencieux.hurleur, euseadj. et n.d1./d Qui hurle.d2./d ZOOL Singe hurleur ou, n. m., hurleur: singe de la grande forêt équatoriale sud-américaine (Alouate guariba) dont le sac vocal osseux peut émettre des cris très puissants, audibles à plusieurs kilomètres.⇒HURLEUR, -EUSE, adj. et subst.LittéraireA. — Rare. [En parlant d'un animal] Qui hurle, qui pousse des cris aigus et prolongés. Le sanglier débusqué fila, suivi des chiens hurleurs, à travers des broussailles (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Coq chanta, 1882, p. 810).— Spécialement♦ VÉN., emploi subst. ,,Chien courant qui, en chasse, crie sur un ton élevé`` (DUCHARTRE 1973). Le faon au pelage rouge avait appris ce que c'était qu'un chien et le cri d'un hurleur de meute (GENEVOIX, Dern. harde, 1938, p. 9).♦ ZOOL. Singe hurleur, p. ell. hurleur. Synon. de alouate. Voir E. PERRIER, Zool., t. 4, 1928-32, p. 3465.B. — P. anal., gén. péj. [En parlant d'une pers.] Qui a l'habitude de hurler, de pousser des cris. Synon. braillard (fam.). Ne crie pas Tontje, dis-je au gosse hurleur. Tais-toi. Regarde, ton oncle t'a rapporté des beaux joujoux pour la Noël (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 257).♦ Derviche hurleur.— Emploi subst. [Gén. en parlant d'enfant] V. chevet ex. 3 :• Eh! répondis-je, à ce petit hurleur, ne te presse donc pas, petit crétin, tu en auras toujours du temps pour gueuler! Il en restera, ne crains rien, petit âne! Ménage-toi! Il en restera bien du malheur assez pour te faire fondre les yeux...CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 339.♦ En partic.[Empl. pour qualifier de façon dépréc. un acteur, un orateur, un chanteur] Sa poitrine, pour simuler l'émotion, va et vient comme un soufflet, d'autant plus vite que lui donne la réplique un hurleur obèse, à barbe courte, qui a pour fonction d'être l'amoureux. Il glapit (JAMMES, Mém., 1921, p. 244).[Empl. pour qualifier de façon dépréc. une pers. qui réclame, proteste] Synon. râleur (fam.). Davenant, apercevant Rochester : Mais quel est ce cafard? — Dieu! la bonne figure! Un saint? quelque hurleur puritain (HUGO, Cromwell, 1827, p. 226). Jérusalem possédait une bande de ces hurleurs, qu'on ne peut comparer qu'aux journalistes radicaux de nos jours, et qui rendaient tout gouvernement impossible (RENAN, Hist. peuple Isr., t. 3, 1891, p. 277).C. — P. anal. [En parlant d'un élém. naturel, d'une chose] Qui produit des sons, des bruits semblables à un ou à des hurlements. L'ombre est en proie au vent hurleur (LECONTE DE LISLE, Poèmes trag., 1886, p. 29). Les trombes de pluie ne s'interrompaient que pour céder la place à des bourrasques moins hurleuses que d'habitude (QUEFFÉLEC, Recteur, 1944, p. 127). [Des] trains hurleurs (ROY, Bonheur occas., 1945, p. 42).D. — Au fig., péj. Qui (s')exprime avec outrance. Synon. gueulard (fam.), outré. Christophe ne faisait pas plus de cas de ces drames poétiques que des opéras italiens hurleurs et doucereux, aux vocalises empanachées (ROLLAND, J.-Chr., Amies, 1910, p. 1159). Un monde nouveau, éclairé avec violence, scintillant, brutal, tout en surface, en vanités, aux tons crus, aux propagandes hurleuses (MORAND, Paris-Tombouctou, 1929, p. 270).Prononc. et Orth. : [
] init. asp., fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. 1878 et 1935. Étymol. et Hist. 1606 hurleur « celui qui hurle » (CRESPIN, Thresor des trois lang. ds FEW t. 14, p. 14 b); av. 1767 zool. (BUFFON, Quadrup., t. XII, p. 130 ds LITTRÉ). Dér. de hurler; suff. -eur2; cf. le m. fr. hulleur (1350 « crieur public », doc. ds GDF.), dér. de huller, v. hurler. Fréq. abs. littér. : 54.
hurleur, euse ['yʀlœʀ, øz] n. et adj.ÉTYM. 1606; « crieur public », 1350; de hurler.❖———I N.1 Personne qui hurle, pousse des hurlements. ⇒ Braillard (fam.). || Un hurleur perpétuel. || Une troupe de hurleurs. — Les Hurleurs, poème de Leconte de Lisle.1 (…) tandis que deux ou trois cents hurleurs, à qui des nouveaux venus se joignaient sans cesse, répétaient devant la grille, sur l'air des lampions : Rends l'argent, Rends l'argent (…)P.-J. Toulet, la Jeune Fille verte, V, L'émeute.2 Pauvre Isa qui avait passé tant de nuits au chevet de cette petite hurleuse, qui l'avait prise dans sa chambre parce que ses parents voulaient dormir et qu'aucune nurse ne la supportait plus (…)F. Mauriac, le Nœud de vipères, II, XII.2 Techn. Appareil de signalisation électrique muni d'un puissant haut-parleur.3 (1766, Buffon). Zool. || Hurleur, et, par appos., singe hurleur. ⇒ Alouate.3 Ces animaux (l'ouarine et l'alouate) ont dans la gorge une espèce de tambour osseux dans la concavité duquel le son de leur voix grossit, se multiplie et forme des hurlements par écho; aussi a-t-on distingué ces sapajous de tous les autres par le nom de hurleurs.Buffon, Hist. nat. des animaux, Singes nouv. continent, L'ouarine…———II Adj. (1766). || Derviche hurleur. — Enfants hurleurs. ⇒ Bruyant. — Animaux, chiens hurleurs (→ Débusquer, cit. 2).4 Par les fentes de ton sourire s'envole un animal hurleur (…)Éluard, À la flamme des fouets, in Œ. compl., t. I, p. 180.❖CONTR. Calme, silencieux.
Encyclopédie Universelle. 2012.